Le gouvernement Shehbaz Sharif est le gouvernement du Pakistan depuis le 19 avril 2022. Il succède au gouvernement Imran Khan.
Historique du mandat
Ce gouvernement est dirigé par le nouveau Premier ministre Shehbaz Sharif. Il est constitué et soutenu par une coalition entre la Ligue musulmane du Pakistan (N) (PML−N), le Parti du peuple pakistanais (PPP), Muttahida Majlis-e-Amal (MMA), le Mouvement Muttahida Qaumi (MQM-P), le Parti baloutche Awami (BAP), le Parti national baloutche (BNP-M), la Ligue musulmane du Pakistan (Q) (PML−Q), et Jamhoori Wattan (JWP). Ensemble, ils disposent de 174 députés sur 342, soit 50,88 % des sièges.
Il est formé à la suite d'une motion de censure.
Il succède donc au gouvernement d'Imran Khan.
Motion de censure
Fin mars 2022, la coalition au pouvoir depuis 2018 autour du Mouvement du Pakistan pour la justice perd la majorité absolue, et l'opposition, notamment la Ligue musulmane du Pakistan (N) et le Parti du peuple pakistanais, dépose une motion de censure à l'encontre du Premier ministre Imran Khan. Imran Khan accuse alors les États-Unis de souhaiter son départ du pouvoir pour s'être rendu en Russie dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
Le 3 avril, alors que la motion est en passe d'être votée par l'opposition, le vice-président de l'Assemblée nationale, Qasim Suri, membre du parti du Premier ministre et qui préside la session, refuse qu'elle soit votée, en arguant qu'elle est « contraire à la Constitution » car elle serait soutenue par une « puissance étrangère ». Imran Khan demande peu après au président de la République Arif Alvi de convoquer un scrutin anticipé, ce que ce dernier effectue dans la foulée,,. Ses fonctions devraient prendre fin dès la nomination d'un gouvernement intérimaire.
La Cour suprême examine du 3 au 7 avril un recours déposé par l'opposition. Le 7 avril, elle déclare inconstitutionnelle le rejet de la motion de censure et invalide par conséquent la dissolution. La Cour ordonne également à l'Assemblée nationale de se réunir le 9 avril pour voter la motion de censure,.
Imran Khan est finalement renversé par la motion de censure, votée le lendemain peu après minuit par 174 députés, soit cinq voix de plus que le minimum requis. Ce vote fait suite à la démission du président et du vice-président de l'Assemblée. Alors que la session chaotique avait débuté la veille à 10 heures du matin, elle a été ajourné à plusieurs reprises, alors que des députés des deux camps se sont échangé des invectives et que des ministres ont retardé le vote par des discours-fleuve en guise d'obstruction parlementaire.
Élection de Shehbaz Sharif
Le , Shehbaz Sharif est élu Premier ministre par l'Assemblée nationale avec 174 voix sur un total de 342 sièges, soit deux de plus que la majorité absolue. En plus de son parti, il réunit autour de lui le Parti du peuple pakistanais, l'islamiste Jamiat Ulema-e-Islam et divers petits partis. Les partisans d'Imran Khan boycottent la session, dénonçant les affaires de corruption entourant Sharif et pointant du doigt une « conspiration étrangère » contre le précédent gouvernement.
Shehbaz Sharif décrit sa désignation comme « la victoire du bien sur le mal » et promet de se concentrer sur les difficultés économiques du pays et l'amélioration des relations extérieures. Il annonce notamment une hausse du salaire minimum à 25 000 roupies et 10 % d'augmentation des retraites,.
Son élection constitue un retour du Pakistan dans l’ère des dynasties politiques, qui règnent traditionnellement sur le pays.
Formation du gouvernement
Devant le refus du président de la République, Arif Alvi, Shebaz Sharif est assermenté le jour même de son élection par le président du Sénat Sadiq Sanjrani.
Du fait des tractations entre les partenaires de coalition, le gouvernement n'est annoncé que le 19 avril. Comme le Premier ministre, les membres du gouvernement sont assermentés par le président de la chambre haute. Les portefeuilles ministériels sont attribués plus tard dans la journée, mais le portefeuille des Affaires étrangères reste vacant jusqu'au 27 avril, lors Bilawal Bhutto Zardari est nommé à ce poste. Le 22 avril, quatre nouveaux ministres sont nommés et assermentés par le président de la République.
Succession
Le 5 août 2023, le Premier ministre Sharif annonce que l'Assemblée sera dissoute le 9 août et que le scrutin aura lieu sur la base du nouveau recensement. Cette décision reporte le scrutin jusqu'en avril 2024,.
Comme prévu, le président Alvi signe le décret le 9 août. Le 12 août, Anwar ul-Haq Kakar est désigné Premier ministre par intérim après un accord entre le Premier ministre sortant et le chef de l'opposition Raja Riaz Ahmad. Il prête serment le 14 août, au lendemain de sa démission de son parti et du Sénat.
Composition
Notes et références
- Portail du Pakistan
- Portail de la politique