La Huitième Air Force (8 AF) est une force aérienne numérotée (Eighth) du Global Strike Command de l'United States Air Force (AFGSC). Le VIII Bomber Command de l’United States Army Air Forces a été créé au début de 1942, et fin février 1944 sera baptisée Eighth Air Force.
Au XXIe siècle, elle est située à la base de Barksdale en Louisiane. Le commandement sert comme Air Forces Strategic - Global Strike, une des composantes du Strategic Command (USSTRATCOM).
La Huitième Air Force est le cœur de la force de bombardement lourd américaine : avec les avions B-2 Spirit, le B-52 Stratofortress et le Northrop Grumman B-21 Raider.
Historique
Cette formation a eu plus de la moitié des pertes totales durant la Seconde Guerre mondiale des USAAF, incluant 26 000 tué au combat. Tout au long de la guerre, la météo a réduit le nombre d'opérations de 45 % et dix % des avions envoyés au combat dans l'Europe de l'Ouest et l'Europe du Nord, annulèrent leur vol ou furent rappelés.
La 8e Air Force ne trouva jamais le moyen de concilier précision et protection maximale. Ce casse-tête allait irrévocablement conduire ces bombardements intensifs aux tapis de bombes où quelques-unes d'entre elles touchaient la cible et où les autres se dispersaient un peu partout. Dans leurs écrits, Douhet et Mitchell avaient essayé de donner l'avantage aux attaquants, mais tant que la Flak et les chasseurs de la Luftwaffe (Wehrmacht) restaient redoutables, les défenseurs empêchaient toujours les bombardements d'être précis.
Haywood S. Hansell informa ses supérieurs « qu'il serait [...] plus souhaitable de revenir aux bombardements individuels, mais que le coût en était trop élevé ».
- Giulio Douhet avait prophétisé une nouvelle forme de guerre, reposant sur l'annihilation plutôt que l'usure. Il n'avait pas prévu le genre de guerre — rapprochée, brutale et prolongée — qui était nécessaire pour maîtriser le ciel.
- Curtis LeMay — « Old Iron Ass » (cul de ferraille) pour ses hommes — pragmatique et dur, profondément sceptique, qui ne voyait et ne se préoccupait que d'opérations, de combat et de tactique, était l'homme idéal pour prendre les commandes de ses nouvelles missions.
Alors qu’il était commandé par le colonel Curtis LeMay, le 305th Operations Group (en) a été le pionnier de nombreuses formations de bombardement et de procédures de bombardement qui sont devenues les procédures opérationnelles standard de la Eighth Air Force.
En , le 305th Operations Group (en) de LeMay reçut l'ordre de quitter la base de Grafton Underwood (RAF Grafton Underwood (en)) pour rejoindre la nouvelle base mieux équipé à RAF Chelveston (en). À cette époque, ses équipages, qui avaient fait des progrès, se surnommaient les « On peut le faire ». Ils allaient avoir besoin de cette confiance. Leur cible suivante était l'Allemagne.
Situation 1943
La directive Pointblank de juin 1943 réoriente l’effort de bombardement stratégique allié contre l’aviation allemande afin de la réduire au point qu’elle ne puisse plus s’opposer à l’invasion (opération Overlord) prévue de la France à la mi-1944.
En octobre 1943, dans la 8e Air Force, moins d'un homme sur quatre pouvait espérer terminer sa rotation de vingt-cinq missions de combat. Les statistiques étaient dures à lire : deux hommes sur trois pouvaient s'attendre à mourir au combat ou à être capturés. Et 17 % à être gravement blessés, victimes d'une dépression invalidante ou à mourir dans un accident d'avion au-dessus du sol anglais.
Seuls 14% des aviateurs assignés au groupe de bombardement du commandant John C. Egan (en), à son arrivée en Angleterre en mai 1943, parvinrent au terme de leur vingt-cinquième mission. À la fin de la guerre, la 8e Air Force comptait plus de morts - vingt-six mille - que tout le corps des US Marines. 77 % des Américains qui prirent les airs contre le Reich avant le Jour J furent victimes de la guerre.
Affectation hiver 1943
Pour la plupart des jeunes gens qui sortaient des écoles de bombardiers ou de navigateurs étaient tout aussi fiers que les tout jeunes pilotes. Elmer Bendiner (en), fêta sa remise de diplôme de navigateur par l'achat d'un trench-coat et d'un pantalon clair très en vogue chez les officiers des Forces armées aériennes. « On m'a offert des cartes de visite à mon nom, avec mon grade. [...] J'étais prêt à partir en guerre. »
Bendiner avait été envoyé au début de l'hiver 1943 à Sioux City, dans l'Iowa, pour prendre le dernier poste vacant du dernier équipage du tout récent 379th Air Expeditionary Wing (en), qui se préparait à partir outre-mer. On l'affecta à un avion baptisé Tondelayo. Le temps qu'ils partent pour l'Angleterre, Bendiner et ses coéquipiers étaient devenus une famille. « C'est autour de Tondelayo, écrit-il, que notre fidélité s'est tissée. »
Son ami Richard Baynes entra en guerre un an plus tard. Comme le nombre de victimes se mit à croitre de l'été à l'automne 1943, on envoya de plus en plus d'équipages en Angleterre, pas en tant que membres d'un groupe de bombardement formé aux États-Unis, mais comme remplaçants dans des groupes décimés tels que le 379e BG de Bendiner et affecté à l'aérodrome de RAF Kimbolton (en) — qui effectua plus de missions et qui largua plus de bombes qu'aucun autre groupe de la 8e Air Force.
Est-Anglie, septembre 1943
À la fin de l'offensive d'été menée par Ira C. Eaker, l'ennemi paraissait gagner la guerre du ciel au-dessus du Reich. Trois semaines durant, après la mission Schweinfurt–Regensburg, la 8e Air Force amoindrie ne s'aventura pas hors de la zone où ses chasseurs pouvaient la protéger. Et lorsqu'elle s'y risqua, le 6 septembre, ce fut l'un des plus grands fiascos de son histoire.
La cible du raid, une usine de roulements à billes de Stuttgart, cachée par d'épais nuages, perdant un carburant précieux et attendant une ouverture dans la couverture nuageuse, se défendant contre la Luftwaffe. 230 des 338 Forteresses envoyées sur Stuttgart en repartirent la soute à bombes encore pleine. Elles larguèrent l'excédent de poids au hasard sur des « cibles d'opportunité » sur le chemin de retour, certains B-17 plongeaient dans la Manche, à court d'essence. Tondelayo en faisait partie.
Onze autres Forteresses étaient à l'eau, et à la nuit tombée, les Britanniques avaient repêché tous leurs équipages. En revenant à RAF Kimbolton (en), Elmer Bendiner (en) apprit que quarante-cinq B-17 avaient été perdus dans une mission qu'on aurait dû annuler par une très mauvaise météo au-dessus du continent, à un moment où soixante-sept Forteresses avaient déjà fait demi-tour. Certains aviateurs eurent l'impression qu'on avait sacrifié des vies afin d'offrir un « bon spectacle » au général Henry Harley Arnold, se trouvant cette semaine-là en Angleterre, pressant Ira C. Eaker de porter à nouveau « le fer plus loin au cœur de l'Allemagne ».
Effectif en Grande-Bretagne
- Piccadilly
Dans les semaines qui suivirent le Jeudi noir (14 octobre 1943), avec le mauvais temps qui s'attardait sur l'Europe et des chefs extrêmement inquiets du moral des troupes, on accorda beaucoup de permissions, de trois ou sept jours, à des équipages épuisés. La plupart des gars se rendirent à Londres, qui ne ressemblait plus à la ville que Robert Morgan avait visitée l'hiver précédent. Il n'y avait alors que 47 000 aviateurs américains en Angleterre, on voyait rarement d'équipages des avions yankees dans la capitale meurtrie par la guerre.
Mais fin 1943, les effectifs de l'Air Force sur l'île avaient gonflé à 286 000. Ces aviateurs ne représentaient qu'un quart des troupes que l'Amérique massait encore en vue du débarquement de l'autre côté de la Manche. Lors des trois derniers mois de 1943, plus de 413 000 soldats débarquèrent dans les ports anglais, portant le nombre de troupes américaines en Grande-Bretagne à plus de 773 000. Au Jour J, on compterait un million et demi de soldats au Royaume-Uni, don 28 % — soit près de 427 000 hommes et femmes — appartenaient à l'armée de l'air américaine.
La guerre du pétrole
En avril 1944, un mois avant que Carl A. Spaatz ne lance sa campagne contre le pétrole, l'industrie allemande du pétrole de synthèse avait quasiment été épargnée par les bombardements alliés. À partir de fin juin 1944, la 8e Air Force lança une série de raids gigantesques contre des installations pétrolières au nord de Munich, tandis que la 15th USAAF continuait de pilonner Ploiești (Opération Tidal Wave), ainsi que des sites pétroliers en Allemagne du Sud, en Autriche et en Hongrie.
Les Américains accomplirent l'essentiel de cette campagne contre le pétrole, qui fut le premier vrai test de la doctrine de l'armée de l'air selon laquelle les bombardements stratégiques de jour pouvaient mettre à l'arrêt l'économie allemande. Cet été-là marqua le début des véritables bombardements stratégiques. Durant toute la guerre, les forces aériennes anglo-américaines larguèrent plus de 1,4 million de tonnes d'explosifs sur l'Allemagne nazie. Plus de 70 % de ce tonnage furent lâchés après le , dont une part comparativement faible mais critique (200 000 tonnes environ) sur des cibles pétrolières.
Les force aériennes stratégiques américaines allaient effectuer 347 attaques différentes contre des installations pétrolières, et le Bomber Command britannique 158 autres. Les cibles principales de la 8e Air Force étaient les usines de Leuna, situées à 5 km du centre de Mersebourg, à 150 km au sud-ouest de Berlin, le complexe plus vaste encore de Pölitz, dans les bassins houillers de Silésie, à 110 km au nord-est de la capital. Ensemble, ces installations produisaient plus d'un tiers du carburant liquide obtenus selon le procédé Bergius en Allemagne.
L'attaque contre les raffineries entamée en mai 1944 fut, selon les termes d'Albert Speer, le « premier coup sérieux » porté à l'industrie allemande. L'effet fut immédiat sur la production. Si le gouvernement ne prenait pas de mesures d'urgence pour renforcer les défenses aériennes des usines de pétrole synthétique, « une situation intenable pour l'approvisionnement en carburant de la Wehrmacht et du pays surviendrait [...] en septembre [...] et pouvait conduire à des résultats tragiques », annonçait Speer à Hitler.
Forces aériennes
À partir du , elle sera baptisée Eighth Air Force et continuera son rôle de bombardement stratégique pour l'USAF. De juin à septembre elle participe à l'Opération Frantic depuis les bases aériennes de Poltava et de Pyriatyn.
En , l'ensemble des forces aériennes comptait pour les deux théâtres européen et méditerranéen 1 871 bombardiers du Royal Air Force Bomber Command (dont 1 480 opérationnels) et 5 606 bombardiers américains (dont 4 117 opérationnels).
On y trouve les forces de l'United States Army Air Forces suivantes :
- 8th USAAF (force stratégique) ETO
- 9th USAAF (force tactique) ETO
- Twelfth Air Force (force tactique) MTO
- 15th USAAF (force stratégique) MTO
Les pertes au sur ce théâtre et celui du Mediterranean Theater of Operations ont été pour l'USAAF de 9 949 bombardiers, 8 420 chasseurs et 79 265 personnels manquants.
Redéploiement sur le théâtre du Pacifique
Après la fin de la guerre en Europe en mai 1945, des plans ont été élaborés pour transférer certains des groupes de bombardiers lourds B-17/B-24 de la Eighth Air Force vers le théâtre d’opérations du Pacifique et les mettre à niveau vers des groupes de bombardement Boeing B-29 Superfortress Very Heavy (VH). Dans le cadre de ce plan, le quartier général de la 8e Air Force est réaffecté à Sakugawa (aérodrome de Kadena), sur l'Île Okinawa, le , et est affecté aux forces aériennes stratégiques des États-Unis dans le Pacifique (en) sans personnel ni équipement.
À Okinawa, la 8e Air Force tira son personnel du quartier général du XX Bomber Command désactivé, et le lieutenant-général James H. Doolittle prit le commandement, étant réaffecté d’Angleterre le 19 juillet. Le commandement contrôlait trois aérodromes sur Okinawa, Bolo Airfield (en), Marine Corps Air Station Futenma et l'aérodrome de Kadena. Le , le 8e bataillon reçoit son premier B-29.
Guerre de Corée
Le , les forces armées de la république populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) envahissent la Corée du Sud. Le 27 juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté pour aider les Sud-Coréens à résister à l’invasion. Bien que la force de bombardiers stratégiques de la 8e Air Force n’ait pas été engagée dans le combat en Corée, la 8e a déployé la 27e escadre d’escorte de chasse pour des actions de combat.
Guerre froide
Avec la fin des combats en Corée, le président Dwight D. Eisenhower, qui avait pris ses fonctions en janvier 1953, a appelé à un « nouveau regard » sur la défense nationale. Le résultat : une plus grande dépendance à l’égard des armes nucléaires et de la puissance aérienne pour dissuader la guerre. Son administration a choisi d’investir dans l’armée de l’air, en particulier dans le Strategic Air Command. La course aux armements nucléaires est passée à la vitesse supérieure. L’armée de l’air a retiré presque tous ses B-29/B-50 et ils ont été remplacés par de nouveaux Boeing B-47 Stratojet. En 1955, le Boeing B-52 Stratofortress entra dans l’inventaire en grand nombre, car les Convair B-36 Peacemaker à hélice furent rapidement retirés des unités de bombardement lourd.
Guerre du Viêt Nam
En 1965, la Eighth Air Force reprit le combat, cette fois en Asie du Sud-Est. Dans un premier temps, la Huitième a déployé ses unités de bombardiers B-52 et de ravitailleurs KC-135 des États-Unis vers des bases opérationnelles à Guam, Okinawa et en Thaïlande. Puis, en avril 1970, le Strategic Air Command déplaça la 8e division sans personnel ni équipement à la Andersen Air Force Base, à Guam, absorbant ainsi les ressources de la 3e division aérienne. À la base aérienne d’Andersen, la 8e prend la direction de toutes les opérations de bombardement et de ravitaillement en Asie du Sud-Est.
Opérations au-dessus de l’Irak
Les unités de la Huitième ont joué un rôle clé dans la guerre du Golfe de 42 jours en 1991. Une unité de la 8e armée de l’air, la 2nd Bomb Wing, a été le fer de lance de la campagne aérienne en envoyant des B-52 de Barksdale pour lancer des missiles de croisière conventionnels lancés par voie aérienne contre des cibles irakiennes.
Intégration nouveau service
Depuis , une partie de ses services a intégré le tout nouveau Air Force Cyberspace Command, sa mission étant transférée le au 28th Air Division (en) qui constituent l'apport de l'USAF au nouveau United States Cyber Command.
Sous l’égide de l’Air Force Global Strike Command depuis le , la Eighth Air Force contrôle les forces de bombardiers stratégiques (Northrop B-2 Spirit et B-52 Stratofortress, le Rockwell B-1 Lancer et le future Northrop Grumman B-21 Raider) à travers les États-Unis et à l’étranger.
- Configuration unités :
- Eighth Air Force, quartier-général à Barksdale Air Force Base, Louisiane
- 2nd Bomb Wing basé à Barksdale Air Force Base
- 11th Bomb Squadron (en)
- 20th Bomb Squadron (en)
- 96th Bomb Squadron (en)
- 5th Bomb Wing basé à Minot Air Force Base, Dakota du Nord
- 23d Bomb Squadron (en)
- 69th Bomb Squadron (en)
- 509th Bomb Wing basé à Whiteman Air Force Base, Missouri
- 13th Bomb Squadron (en)
- 393d Bomb Squadron
- 2nd Bomb Wing basé à Barksdale Air Force Base
Ses missions
En tant que force aérienne stratégique, la 8th USAAF mène essentiellement des opérations de bombardement sur les pays occupés ou alliés à l'Allemagne nazie.
Ses bases étant pour la plupart situées en Grande-Bretagne, elle opère sur les pays suivants : Allemagne, Autriche, France, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Danemark, Tchécoslovaquie, Norvège et l'Ukraine en 1944 pour l'Opération Frantic.
Ses objectifs sont stratégiques :
- Raffineries de pétrole
- Usines
- Gare de triage
- Aérodromes
- Ports
- Bases de sous-marins
Composition de la 8th USAAF
On retrouve deux types de groupes au sein de la 8th USAAF :
- Les groupes de bombardement (BG), dont la mission est de bombarder l'Allemagne et ses alliés
- Les groupes de chasse (FG), dont la mission est d'escorter les bombardiers pour les protéger des chasseurs ennemis.
Les BG de la 8th USAAF sont équipés essentiellement de deux types d'appareil : les B-17 et les B-24.
Les FG de la 8th USAAF sont quant à eux équipés essentiellement de P-38, P-47 et P-51.
- B-17 (BG) et chasseurs d'escortes (FG)
Quartiers généraux au
- Bushy Park : Quartier général des forces aériennes stratégiques des États-Unis en Europe (USSTAF). Nom de code : Widewing.
- High Wycombe : Quartier général de la 8e AF. Nom de code : Pinetree.
- RAF Bushey Hall (en) : Quartier général de la 8e AF (USAAF Station 341 - QG Chasseurs VIII Fighter Command (en)).
- Divers affiches
Bases de la 8e Air Force dans l'Est-Anglie
Liste des anciennes bases aériennes de la Royal Air Force
Les différents groupes de bombardements et aérodromes :
Les commandants de la 8th USAAF
- Ira C. Eaker: - .
- Newton Longfellow : - .
- Frederick L. Anderson : - .
- James H. Doolittle : - .
- William Ellsworth Kepner (en) : - .
- Westside T. Larson : - .
- James H. Doolittle : - .
- Earle E. Partridge (en) : - .
- Patrick W. Timberlake (en) : - .
[...]
- James C. Dawkins (en) : - .
- Mark E. Weatherington (en) : - .
- Andrew Gebara (en) : - .
- Jason Armagost (en) Major général : - Titulaire.
Liste des missions de combat de la 8th USAAF
Les pilotes devaient souvent calmer leur équipage avant le décollage. Cela se passait sur la piste une fois que les hommes, amenés en Jeep ou en camion, étaient devant leur appareil. Pour de nombreux hommes, ce petit trajet jusqu'aux avions qui attendaient était la partie la plus éprouvante de la mission.
« Si ça vous tombe dessus, ça vous tombe dessus à ce moment-là — quelle que soit la peur, l'angoisse ou votre envie de faire demi-tour, se rappela le capitaine Robert Morgan, pilote du Memphis Belle, du 91e BG, le bombardier américain le plus connu de la guerre en Europe. Être en route, c'est un soulagement, en fait. C'est ce foutu trajet jusqu'aux avions qui vous tue presque, conclut-il. »
À l'issue de vingt-cinq missions, les aviateurs seraient renvoyés à la maison pour réaffectation ou assignés à des taches au sol en Angleterre. En mars 1944, ce nombre passa à trente, et en juillet 1944, à trente-cinq. À cette période, les chances de terminer une « nouvelle tournée » de combat étaient seulement d'une sur cinq.
Liste non exhaustive :
- : première mission des B-17 de la 8e Air Force (USAAF) sur Rouen : premier bombardement de jour sur l'Europe de l'Ouest
- : quatre-vingt-dix bombardiers sur la Base sous-marine de Lorient. Brouillard épais obligea tous, sauf quinze, à faire demi-tour avant d'arriver sur leur cible. Le 97th Operations Group (en), visèrent juste mais leurs bombes d'une tonne rebondirent sur le toit des abris sous-marins.
- 24-26 et 28-30 juillet 1943 : Blitz Week (en) (semaine-éclair), attaque contre la Norvège (Trondheim et Herøya ) et en duo avec la RAF sur Hambourg et ses usines aéronautiques et chantiers de construction de sous-marins.
- : Opération Tidal Wave, en duo avec la 15th USAAF, contre le complexe pétrolier roumain de Ploiești.
- : mission l'Opération Double Strike « double frappe » sur Regensburg (usines d'avions) et Schweinfurt (fabriques de roulements à billes). Soixante bombardiers détruits et près de six cents hommes trouvèrent la mort.
- : mission avec le 100th Bombardement Group (Heavy), sur 13 B-17, au-dessus de Münster, le Royal Flush B-17F (USAAF s/n 42-6087) que l’équipage de Robert Rosenthal (USAAF officer) (en) pilotait ce jour-là ; a été le seul avion à revenir, avec deux moteurs morts, l’interphone et le système d’oxygène non fonctionnels, et avec un grand trou déchiqueté dans l’aile droite.
- : première mission des B-17 équipés de radar H2X au-dessus de Wilhelmshaven en Allemagne.
- 20 au : La Big Week « La Grosse semaine » est le nom couramment donné à l'opération Argument, attaques massives sur l'industrie aéronautique du Reich.
- Juillet - août 1944 : Opération Frantic. Utiliser des bases soviétiques par des bombardiers lourds pour toucher des parties jusque là épargnées par les bombardements.
- , peu avant la fin de la 2e Guerre mondiale, la ville de Swinemünde (Attaque aérienne sur Swinemünde) en Poméranie a été détruite en grande partie par une attaque aérienne de la 8th USAAF.
Mémoire
Connu sous le nom de « Hell's Angels (aircraft) (en) ». Ce fut le premier B-17 à effectuer 25 missions de combat dans la Eighth Air Force, le . Après avoir effectué 48 missions, l’avion retourna aux États-Unis le , pour une tournée publicitaire.
- Terminer ses vingt-cinq missions ǃ?
XXIe siècle
Le Air Force Global Strike Command (AFGSC), abrégé en Global Strike Command, est un commandement majeur de l'United States Air Force qui prend en compte les missions nucléaires de l'Armée de l'air des États-Unis à partir d'août 2009, missions qui étaient auparavant dévolues à l'Air Force Space Command et à l'Air Combat Command. Son quartier général se situe à Barksdale Air Force Base en Louisiane.
Sous l’égide de l’Air Force Global Strike Command depuis le , la Eighth Air Force contrôle les forces de bombardiers stratégiques (par exemple, B-2 Spirit et B-52 Stratofortress, le B-1 Lancer et le future Northrop Grumman B-21 Raider) à travers les États-Unis et à l’étranger. La Eighth Air Force effectue ses missions de combat sous l’égide du Commandement stratégique des États-Unis et des commandements de la composante aérienne des autres commandements régionaux unifiés de combat. La Eighth Air Force dispose de cinq escadres de bombardement de l’armée de l’air régulière, de deux escadres de bombardement de l’intégration totale de la force de la réserve aérienne (une dans le commandement de la réserve de l’armée de l’air et une dans la garde nationale aérienne) et d’un détachement dans la partie continentale des États-Unis.
En 2013, le taux de disponibilité des bombardiers stratégiques américains était le suivant, 75 % pour le B-52, 58 % pour le B-1B et 46,8 % pour le B-29.
À partir du , le Global Strike Command prend sous son contrôle l'ensemble des bombardiers stratégiques américains en service et leur successeur Northrop Grumman B-21, son commandement passant à un général quatre étoiles.
Les États-Unis disposent à la fin de la guerre du Golfe de 1991 un total de 290 bombardiers, début 2018, le Global Strike Command comprend 157 appareils répartis dans 5 escadres comptant un total de 15 escadrons.
La Eighth Air Force comprend le cœur de la force de bombardiers lourds américaines avec les unités suivantes : le bombardier furtif Northrop B-2 Spirit, le bombardier supersonique Rockwell B-1 Lancer, le bombardier lourd Boeing B-52 Stratofortress et le nouveau Northrop Grumman B-21 Raider.
- Bombardiers lourds
Décorations
Galerie
- Divers sujets
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eighth Air Force » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Voir aussi
- Unités de B-17 Flying Fortress de l’United States Army Air Forces (en) : articles utilisés pour la rédaction de ses pages.
Articles connexes
Liens externes
- (en-US) Site officiel
- (en) Cible d'aujourd'hui (restaurée) « Effort maximal » Mission de bombardement de la Seconde Guerre mondiale, 1944. (vidéo)
- (en) As du 56th Fighter Group de la Seconde Guerre mondiale du colonel Hubert « Hub » Zemke
- (en) Fondation du 100ème Bomb Group « Jack Kidd, responsable des Opérations du Groupe »
- (en) Les puissants B-17 de la huitième force aérienne en action de combat (vidéo)
- (en) 351st Bomb Group, Polebrook, 1943 (vidéo)
- (en) Création de la 8e armée de l’air au Royaume-Uni
- (en) Army Air Forces : forums et nombreuses archives
- (en) Localisations des unités de l'USAAF au 7 décembre 1941
- (en) Alex Horton, Missy Ryan, Joby Warrick (en) et Dan Lamothe (trad. Le Pentagone a identifié les morts comme étant des membres d’une unité de réserve de l’armée de Géorgie et a déclaré que le nombre d’Américains blessés était passé à plus de 40), « U.S. mixed up enemy, friendly drones in attack that killed 3 », The Washington Post, (consulté le ).
- (en) Principales of opération of the Norden BOMBSIGHT.
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