Lo guarracino ('O Guarracino en napolitain) est une chanson napolitaine populaire écrite sous la forme d'un virelangue de dix-neuf strophes et composée sur un rythme soutenu de tarentelle par des auteurs inconnus au XVIIIe siècle. Elle raconte une histoire d'amours et de querelles entre poissons de la baie de Naples.

Résumé

Le Guarracino (la castagnole) veut se marier. Il tombe amoureux de la Sardella (la sardine) et demande à la Vavosa (la blennie) d'arranger le mariage. La Patella (la patelle), qui les a espionnés, apprend ces nouvelles amours à l'Alletterato (la thonine), ancien petit ami de la Sardella, ce qui déclenche une bagarre entre les deux fiancés. La querelle s'étend à tous les poissons de la parentèle et du voisinage des deux factions opposées qui se trouvent chacun une bonne raison de se bagarrer. La chanson ne se termine pas complètement car le chanteur est à bout de souffle et demande à l'aimable assistance de l'autoriser à boire à la santé de toutes et de tous.

Transcriptions

Avant d'être fixé et codifié dans le répertoire de la chanson napolitaine par l'imprimerie, le guarracino s'est transmis par la tradition orale sans qu'il puisse être remonté à son auteur originel du XVIIIe siècle dont il est toutefois possible d'affirmer la familiarité avec le milieu marin de la baie de Naples autorisant seule une telle connaissance de ses habitants. Le premier à avoir transcrit le texte est Wilhelm Müller lors de son bref voyage en Italie en 1817 au cours duquel il a recueilli nombre de poésies et de chansons populaires publiées en 1829, deux ans après sa mort, par son ami Oskar Ludwig Bernhard Wolff (de) sous le titre d'Egeria. Le texte de Müller qui provient de la tradition orale est fidèle à la forme des authentiques chants populaires : c'est un langage dialectal non littéraire et tant la musique que le texte sont pratiquement oubliés. C'est Guillaume Louis Cottrau qui a publié pour la première fois, cette même année 1829, dans la troisième édition de ses Passatempi musicali, le texte bien plus littéraire et complet que l'on connaît, virelangue de dix-neuf strophes accompagné d'un arrangement pour piano et titré Canzone sulla tarentella.

Interprétations

Parmi les interprétations notables de la chanson se trouvent celles de Sergio Bruni, dans une première anthologie en 1956 avec un orchestre symphonique dirigé par Giuseppe Anepeta (it), insérée par la suite dans le recueil Pentagramma Napoletano puis dans l'Antologia della Canzone Napoletana, réalisée entre 1984 et 1991, celle de Roberto Murolo dans son Antologia napoletana, celle de Fausto Cigliano accompagné par Mario Gangi (it), celle de la Nuova Compagnia di Canto Popolare, avec les voix polyphoniques, les instruments à plectre et les percussions de l'ensemble musical, celle de Marco Beasley et Pino De Vittorio (it) avec l'ensemble Accordone ou encore celle du Neapolis Ensemble,.

Michelangelo Fornaro a réalisé un court métrage inspiré de la chanson, lauréat du David di Donatello pour le meilleur court métrage 2005 (it),.

Dans les pages du Goût de Naples consacrées à la résurrection des villanelles et des tarentelles par Roberto De Simone, Pascale Lismonde précise que le très célèbre Guarracino, chanson satirique (de) du répertoire traditionnel, raconte l'opposition du peuple napolitain aux Bourbons régnant sur la cité parthénopéenne.

Texte de la chanson et illustration des organismes marins énumérés

La chanson énumère, en napolitain, le nom de nombreuses variétés de poissons, mollusques et crustacés et autres organismes marins. Inventaire original de la faune marine de la baie de Naples, elle répertorie près d'une centaine d'organismes qui peuplaient les eaux du golfe dans la période où elle a été écrite. Le naturaliste Arturo Palombi (1899-1986) est l'un des premiers à avoir associé chacun des organismes cités avec les espèces scientifiques correspondantes. Plus récemment, la biologiste marine Maria Cristina Gambi, chercheuse au laboratoire d'écologie du benthos du Conseil national de la recherche d'Ischia en a identifié, à partir d'une enquête auprès des pêcheurs de l'île, quatre-vingt-quatorze espèces différentes, dont quatre-vingt-treize avec précision. Les paroles sont traduites en français par Jean Guichard pour le livret de l'enregistrement du Neapolis Ensemble.

Notes et références

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Lo guarracino » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Roberto De Simone (ill. Emanuele Luzzati), La tarantella napoletana ne le due anime del Guarracino, Rome, Edizioni di Gabriele e Mariateresa Benincasa, , 101 p. (Service bibliothécaire national NAP0020558)
  • (it) Maria Cristina Gambi, Gli organismi marini ne Lo Guarracino: un primo inventario completo della specie marine presenti nell'antica canzone napoletana, Rome, Edizioni di Gabriele e Mariateresa Benincasa, , 115 p. (Service bibliothécaire national CFI0216973)

Liens externes

  • (na) « Lo guarracino », sur it.wikisource.org
  • (it) « Glossario del Guarracino ».
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