L'élection présidentielle gabonaise de 2025 a lieu le afin d'élire le président de la République gabonaise.

Contexte

Coup d'État de 2023

L'annonce des résultats des élections générales gabonaises de 2023 est immédiatement suivie d'un coup d'État. Une douzaine de militaires de plusieurs corps des Forces armées gabonaises déclarent sur la chaîne de télévision Gabon 24 l’annulation des élections et la dissolution des institutions. Qualifiant les résultats du scrutin de « tronqués », ils annoncent la mise en place d'un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), afin de mettre « fin au régime en place ». Ali Bongo est placé en résidence surveillée,. L'annonce suscite une liesse populaire dans la capitale Libreville ainsi que dans d'autres villes dont Port-Gentil. Si Internet est rétabli, les militaires maintiennent les frontières fermées. Le putsch reçoit le soutien de la majorité de l'opposition et d'une partie de l'ancienne coalition au pouvoir.

Comme annoncé, Brice Oligui Nguema prête serment le au palais présidentiel de Libreville en tant que président de la Transition,, en présence des juges de la Cour constitutionnelle, du Premier ministre, de la vice-présidente et des présidents des deux chambres parlementaires sortants. Lors de son discours d'investiture, il promet de rendre le pouvoir aux civils lors d'élections « libres, transparentes, crédibles et apaisées », mais après une transition dont il ne précise pas la durée, au cours de laquelle il annonce vouloir organiser un référendum sur une nouvelle constitution, afin d'établir des institutions « plus démocratiques » et « respectueuses des droits humains »,.

Dialogue national de 2024

En , le nouveau régime organise un dialogue national. Les participants proposent une période de transition de deux ans, la mise en place d'un régime présidentiel avec la suppression du poste de Premier ministre et la mise en place d'une « préférence nationale ».

Afin de remplacer celle qui est en vigueur depuis 1991, un projet de Constitution est remis au président de la Transition le , qui convoque les deux chambres parlementaires en Assemblée constituante pour discuter du texte pendant dix jours à partir du La junte militaire forme à cette occasion le Comité pour la transition et la restauration des institutions. Le projet prévoit un régime présidentiel dans lequel le gouvernement ne peut être censuré. Pour être candidat à la présidentielle, il faut être de père et de mère gabonais. L'Assemblée constituante n'est par ailleurs pas souveraine, la junte ayant le pouvoir d'accepter ou de rejeter les amendements.

L'Assemblée constituante termine ses délibérations le et adopte des amendements sous la forme de recommandations. Ayant opéré 802 amendements, les députés rétablissent le poste de Premier ministre et la possibilité de censurer le gouvernement.

Le projet final est adopté en conseil des ministres le et la date du scrutin fixée au . Le texte est rendu public le . Contrairement à la mouture initiale, le candidat à la présidentielle doit avoir au moins un parent gabonais.

Si la constitution est approuvée, par référendum, avec une élection présidentielle, pour , elles marqueront la fin de la période de transition.

Référendum constitutionnel de 2024

Contrairement aux scrutins précédents, le référendum constitutionnel gabonais de 2024 est organisé par le ministère de l'Intérieur, et non pas par la commission électorale. Un couvre-feu nocturne est par ailleurs décrété pour des raisons de sécurité. Selon les estimations données par les chaînes de télévision, le taux de participation est de 70 %.

Le 17 novembre, le ministère de l'Intérieur annonce la victoire du Oui à la nouvelle constitution,,. Les résultats doivent être confirmés par la Cour constitutionnelle puis promulgués par le président de la transition. La nouvelle Constitution prévoit son entrée en vigueur effective à l'issue de la prochaine élection présidentielle, menant ainsi à l'instauration de la Deuxième république dans le pays,,.

Le 29 novembre, la Cour constitutionnelle valide les résultats du référendum, adoptant définitivement la constitution, qui est promulguée le 19 décembre par Brice Oligui Nguema,.

Calendrier électoral de la transition

La date de la présidentielle est annoncée le 23 janvier 2025 . La date est anticipée par rapport à la prévision antérieure d'août 2025. La date des élections législatives n'est pas fixée en même temps que celle de l'élection présidentielle. Le 23 janvier, il n'est pas fourni de calendrier électoral complet pour la fin des élections correspondant à la transition post-coup d'État militaire. La date des élections législatives ne semble pas devoir être fixée avant l'élection présidentielle.

Mode de scrutin

Le président de la République gabonaise est élu au scrutin majoritaire uninominal à deux tours pour un mandat de sept ans, renouvelable une fois.

La Constitution de 2024 prévoit que sont éligibles les personnes d'âgées de 35 à 70 ans qui ont au moins un parent né gabonais, qui sont détentrices exclusives de la nationalité gabonaise, qui ont résidé au Gabon pendant au moins trois ans sans discontinuité avant l’élection, qui parlent au moins une langue nationale, qui jouissent d'« un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège médical » désigné par les bureaux des deux chambres du Parlement et qui jouissent de leurs droits civils et politiques,.

Candidats

Les candidatures sont déposés entre le 27 février et le 8 mars 2025.

Le ministère de l'Intérieur retient les candidats suivants :

  • Brice Oligui Nguema, Indépendant
  • Alain-Claude Bilie-By-Nze, Indépendant
  • Stéphane Germain Iloko, Indépendant
  • Joseph Lapensée Essigone, Indépendant

D'autres candidatures sont rejetées. Les candidats suivants sont repêchés par la Cour constitutionnelle :

  • Thierry Yvon Michel Ngoma, Indépendant
  • Axel Stophène Ibinga Ibinga, Indépendant
  • Alain Simplice Boungoueres, Parti patriotique gabonais
  • Zenaba Gninga Chaning, Indépendante

La candidature de Jean-Rémy Yama a été rejetée par la Cour constitutionnelle, confirmant la décision du ministère de l'Intérieur.

Par ailleurs, la nouvelle Constitution, fixant à 70 ans l'âge maximal pour se présenter aux élections, écarte les candidatures des opposants Albert Ondo Ossa, vainqueur présumé du scrutin de 2023, et de l'ancien vice-président Pierre Claver Maganga Moussavou.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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